John Mueller : évitez le « fluff content »

John Mueller, le Webmaster Trend Analyst de Google basé à Zürich, a répondu de manière très claire à une question sur la bonne manière de rédiger du contenu pour le web. Et sa position est claire : évitez le « fluff content ».

Mais de quoi s’agit-il ? C’est l’occasion de parler des trois défauts majeurs que l’on retrouve dans les textes publiés sur des page webs.

Les propos de John Mueller sur le « fluff content »

Voici ce qu’a déclaré John Mueller au cours de ce hangout :

« Ce que je ne ferais pas, c’est d’ajouter du « fluff » à ces pages et de copier l’article de Wikipédia sur la catégorie de produit et de le mettre sur chaque page. Cela devrait vraiment être quelque chose qui apporte une valeur ajoutée à l’utilisateur. Ainsi, s’il va sur le site, il verra que l’information générique se trouve sur de nombreux sites différents, mais que ce site Web contient des informations supplémentaires qui pourraient l’aider en tant que personne intéressée par ce produit. Il s’agit donc d’informations vraiment uniques et précieuses, et c’est une excellente idée de les ajouter. Je ne ferais pas ça si je me contentais de remplir une page de texte supplémentaire. »

John Mueller

Je n’ai pas traduit « fluff » volontairement, car « traduttore traditore », j’aurais trahi le sens exact de la phrase.

C’est quoi le « fluff content »

Littéralement, « fluff », c’est la matière dont on fait des peluches ou dont on remplit les édredons. Bref c’est du rembourrage. Quand les anglophones parlent de « marketing fluff », ils évoquent des textes un peu creux, sans grand sens.

Lorsqu’on demande à un rédacteur de web de faire un texte d’au minimum 600 mots, on se retrouve facilement avec ce genre de contenu, où le rédacteur va essayer de remplir sa copie en reprenant des informations glanées à gauche et à droite mais qui va manquer de pertinence dans le contexte d’une page donnée.

Par exemple, vous lui demandez de faire un texte pertinent pour la page « vente villa avec piscine à Menton », et vous vous retrouvez avec :

  • un bout de texte paraphrasé, repris de la page de l’office de Tourisme de Menton
  • un autre inspiré d’un blog qui parle de l’intérêt d’avoir une piscine pour louer son logement
  • et un autre inspiré d’un article de magazine qui parle de l’immobilier sur la Côte d’Azur

Bon, vous me direz que cela fait le job. Sauf que… non.

Votre contenu n’est pas spécialement pertinent dans ce contexte. C’est primordial de créer des contenus qui apportent une vraie information spécifique, et qu’on ne pourrait pas retrouver ailleurs. Donc là, il vaut mieux expliquer pourquoi l’agence est un spécialiste des ventes de villas à Menton, qu’elles vérifient soigneusement les informations sur les piscines ou une autre information qui soit pertinente pour cette page et ce site et ce sera beaucoup, beaucoup mieux.

Il n’y a pas de longueur idéale pour un texte, cela dépend de la quantité d’informations qu’il doit contenir

« Oui mais du coup je ne vais pas atteindre les 600 mots » !

Mieux vaut un texte court, mais avec une vraie valeur ajoutée, une réelle pertinence, qu’un texte bourré de banalités copiées de Wikipedia qui empêche de comprendre de quoi parle votre page. Et il n’y a qu’une seule longueur idéale pour un texte sur une page web : celle qui permet de donner toute l’information et rien que l’information pertinente sur une page donnée.

Et cela explique pourquoi John Mueller dénonce régulièrement le « fluff content ».

Evitez le « rembourrage », mais aussi le « délayage » et les contenus superficiels

Au passage, il faut noter que le « fluff content » n’est pas la seule dérive que l’on peut noter lorsque des rédacteurs webs sont obligés de faire long rapidement.

L’autre solution consiste à « délayer ». C’est à dire à ajouter des phrases qui contiennent peu d’informations, ou des subordonnées dont on pourrait se passer. Certains créent du texte « délayé » sans le savoir.

Dans tous les cas, c’est une mauvaise pratique : il faut apprendre à être concis, précis et complet à la fois.

Le « fluff content » consiste donc à ajouter des informations sans intérêt pour faire plus long.

Le délayage, (« filler content » en anglais) consiste à ne pas ajouter d’information mais des mots, toujours pour faire plus long.

Sachez qu’on peut mesurer le niveau de délayage avec un outil de reconnaissance d’entité nommées : plus un texte contient de dates, de lieux, de noms de personnes, de sociétés, de chiffres etc… rapporté au nombre de mots, plus il sera « dense » en information. Les pages Wikipedia bien faites ont beau faire quatre pages A4 de longueur de texte, elles sont parfois tellement bourrées d’entités nommées que la densité d’informations reste très élevée d’un bout à l’autre.

Conclusion : il vaut mieux dépenser son énergie à identifier l’information pertinente à inclure dans un texte destiné au web, que de s’échiner à atteindre une longueur soit disant optimale.

Le « Shallow Content »

Dans la trilogie des dérives sur la qualité des contenus web, après le « filler content » et le « fluff content » il faut mentionner le « shallow content » : le contenu superficiel.

Si vous demandez à un rédacteur spécialiste de rédiger un contenu, il va trouver facilement beaucoup d’informations à inclure dans son contenu. Vous finirez par récupérer une copie qui traitera le sujet de manière approfondie, et ce sera un signal de qualité identifié directement par les internautes, et indirectement ou directement par les moteurs de recherche.

Par contre, si votre rédacteur découvre le sujet, vous allez vous retrouver avec un contenu superficiel, dont la valeur ajoutée est discutable. La pertinence de la page web sur lequel est publié ce contenu sera potentiellement considérée comme moindre que pour un contenu approfondi.

Conclusion : apprenez à reconnaître le « fluff content », le « filler content » et le « shallow content », et faites la chasse à ces trois dérives qui nuisent à la qualité perçue de vos contenus, par les internautes et les moteurs de recherche.

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