Avis de tempête pour les sites de tests et de comparatifs sur les produits

Google a déployé sur ses version anglophones une mise à jour de son algorithme qui fait grincer des dents les webmasters impactés.

Le 8 avril Google a annoncé par l’intermédiaire de son porte parole Danny Sullivan que l’algorithme de classement avait été modifié pour (je cite « mieux récompenser […] les contenus qui contiennent des critiques de produits qui s’appuient sur des recherches approfondies, plutôt que les pages qui se contentent de survoler une collection de produits.

Certains détails de la mise à jour ont été précisés dans cette page du blog développeurs

https://developers.google.com/search/blog/2021/04/product-reviews-update

A quoi ressemblent les contenus que Google essaie de « récompenser ? »

Google a fourni quelques informations permettant de se faire une idée des pages « idéales » selon Google.

Pour ceux qui créent du contenu, voici quelques questions supplémentaires utiles à prendre en compte en termes d'évaluations de produits. 

Est-ce que vos tests et comparatifs :
- expriment des connaissances spécialisées sur les produits, si nécessaire ?
- décrivent les caractéristiques matérielles du produit, ou comment il est utilisé, avec un contenu unique au-delà de ce qui est fourni par le fabricant ?
- fournissent des mesures quantitatives sur les performances d'un produit dans différentes catégories ?
- expliquent ce qui distingue un produit de ses concurrents ?
- fournit aussi des informations sur les produits comparables à envisager, ou expliquent quels produits sont les meilleurs pour certaines utilisations ou circonstances ?
- présentent les avantages et les inconvénients d'un produit particulier, sur la base des recherches effectuées à son sujet ?
- Décrivent comment un produit a évolué par rapport aux modèles ou versions antérieures pour apporter des améliorations, résoudre des problèmes ou aider les utilisateurs à prendre une décision d'achat ?
- Identifient les facteurs clés de la prise de décision pour la catégorie du produit et comment le produit se comporte dans ces domaines ? Par exemple, une revue automobile peut déterminer que l'économie de carburant, la sécurité et la maniabilité sont des facteurs de décision clés et évaluer les performances dans ces domaines.
- Décrivent les choix déterminants dans la conception du produit et leur effet sur les utilisateurs au-delà de ce que dit le fabricant ?

D’un côté, c’est assez clair : on voit bien quel type de contenus attend Google.

De l’autre, on peut se demander comment Google fait pour évaluer ces contenus sur des critères finalement subjectifs.

Il est possible que Google reproduit ce qu’ils ont fait sur Panda : on prend quelques humains bien choisis et entrainés, on leur demande d’évaluer quelques milliers ou dizaines de milliers de pages. Ensuite on prend cet échantillon, et à l’aide d’un algo de machine learning semi supervisé, on essaie de répliquer les décisions des humains à partir des indicateurs à la disposition de Google.

C’est simple, scalable. Mais cela génère sa dose de faux positifs. Donc de sites impactés par erreur.

Les scores calculés par cet algorithme seront rafraichis « régulièrement » (quelle périodicité : pour l’instant on ne sait pas), et il est probable que Google ne communiquera pas sur ces « rafraichissements ».

Par ailleurs, les scores calculés combinent l’évaluation des pages de contenus, individuellement, et l’évaluation de zones entières du site, voire du site entier.

Ce que cette mise à jour n’est pas

Depuis le lancement de cette mise à jour j’ai noté pas mal de commentaires dans la sphère SEO qui sont potentiellement de nature à induire en erreur.

Non, cette mise à jour ne cible pas les sites affiliés. Vu les contenus ciblés, rencontrer parmi les sites impactés des sites qui vivent de l’affiliation n’a rien d’étonnant. Mais Google ne cherche pas éliminer directement les sites affiliés en général.

Non, cette mise à jour n’a rien à voir avec les faux avis. C’est un autre problème, qu’il faut éliminer de vos sites et contre lequel Google lutte également, mais sans résultats spectaculaires. Cette « fake news » sur les faux avis provient d’une mauvaise traduction du terme « product review ».

Non, cette mise à jour n’a rien à voir avec la qualité des avis clients. Si vous avez des notes pourries données par vos clients sur des sites d’avis clients, alors c’est un problème, mais cette mise à jour n’a rien à voir avec la prise en compte des avis clients par rapport au produit. Product review : c’est une « critique » sur un produit, c’est à dire un test ou comparatif. Un avis client, en anglais US , c’est une customer review.

Une mise à jour très ciblée, mais l’impact est important

Vu la nature de cette update, peu de sites en volume sont impactés. Et les conséquences sont circonscrites aux sites de langue anglaise.

Mais il semble bien que la mise à jour fasse des dégâts sérieux sur un certain nombre de sites dont le modèle économique reposait sur la génération de pages de contenus de type tests/avis/comparatifs produits.

Quelques exemples d’impact donnés par Glenn Gabe de GSQI

Une autre info en passant : comme il s’agit d’une mise à jour qui évalue la qualité du contenu, les pages déclassées par la Product Review Update peuvent disparaître aussi de Google Discover !

Mon site teste et compare des services, suis je concerné ?

Oui, tout à fait. Le nom est trompeur, la mise à jour devrait s’appeler la « product and service reviews update ».

Voila ce que Danny Sullivan a déclaré à ce sujet :

Mon site contient ce type de contenus, que dois-je faire ?

Si vous avez un site rédigé en français, préparez-vous tout de suite à l’impact.

Pour le moment, aucune date n’a filtré concernant le lancement de cette mise à jour à l’international en général et sur Google FR en particulier. Donc nous ne pouvons pas vous dire combien de temps vous avez pour vous préparer.

Cas numéro 1 : votre contenu n’est pas dans les clous

Retroussez vos manches, il faut revoir tous ces contenus. Le risque de connaître un trou d’air avec une chute sensible du trafic SEO est suffisamment sérieux pour le prendre en compte…

Cas numéro 2 : votre contenu semble correspondre aux critères de Google

Tant mieux, mais vous n’êtes pas immunisés pour autant, car Google peut se tromper dans son évaluation. Faites la chasse sur votre site à tout ce qui peut donner l’impression d’un problème de qualité : problèmes techniques impactant l’UX, la lisibilité de vos contenus. Fautes d’orthographe, de grammaire. Contenus générés par les utilisateurs mal modérés ou pas modérés. Présence de doublons. De pages vides, ou quasi vides.

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