Google avait déjà annoncé sa décision il y’a quelques mois : ils ne comptaient pas déployer leur projet de Privacy Sandbox et donc arrêter le support des cookies tiers.
Nous vous avions signalé ce revirement dans notre récap des informations que vous auriez pu manquer pendant vos congés d’été (le billet de Google date du 22 juillet).
https://privacysandbox.com/news/privacy-sandbox-update
Depuis lors, Google a encore plus reculé : au lieu de remplacer les cookies tiers par une solution plus respectueuse des règles de respect des données privées, Google a decidé d’ouvrir les vannes dans ses outils de gestion publicitaire au fingerprinting, c’est à dire une solution bien pire en matière de Privacy.
Un communiqué pour clarifier la position de Google
Tous les observateurs attentifs avaient donc tenu pour acquis l’enterrement de la Privacy Sandbox, et du projet d’abandon du support des cookies tiers, dès le mois de juillet 2024.
Mais Google a dû penser que la situation n’était pas assez claire pour tout le monde. Et ils se sont fendus d’un communiqué officiel le 22 avril dernier.
C’est la faute de l’écosystème, pas celle de Google (!?)
Entre les deux communiqués, il y’a une petite nuance. Dans celui de juillet, Google ouvrait la porte à un nouveau comportement de Chrome plus respectueux, dont les détails étaient soumis à la discussion avec l’écosystème.
Dans ce communiqué, la porte s’est fermée complètement.
Google annonce qu’ils vont continuer à supporter les cookies tiers, et qu’ils ne vont rien changer. Mais alors, rien du tout.
Aucun progrès dans le domaine du respect des données privées.
Et si on suit bien les explications d’Anthony Chavez, en charge du projet « Privacy Sandbox », ce « non changement » n’a rien à voir avec une décision de Google, mais a été rendu obligatoire par la mésentente entre les acteurs de l’écosystème.
« si nous voulons que tout reste tel que c’est, il faut que tout change«
Alain Delon ( Falconeri) dans le Guépard.
Si l’on en croit le discours de Google : ils ont essayé de tout changer, et finalement ce sont les cookies tiers qui cochent toutes les cases. CQFD
Le tour de force de Google : transformer les cookies tiers en une solution acceptable (après avoir prôné l’inverse)
Google a donc réussi un véritable tour de force :
- avoir fait semblant (ou pas) de chercher une alternative crédible aux cookies tiers pour faire face à la pression populaire dans l’écosystème (pression à laquelle Safari, Firefox et d’autres ont cédé en premier)
- Proposer des alternatives « limites » côté RGPD et faisababilité, mais de nature à rendre caduques les propositions d’autres acteurs qui ont été disqualifiés (c’est bien joué, Google)
- Laisser les autorités de tutelle et les acteurs de l’ecosystème se rendre compte du caractère malcommode de ces solutions, et du manque de réels progrès côté privacy (quand ce n’étaient pas des reculs!)
- Et attendre que tout le monde en finisse par se convaincre que « les cookies tiers, ce n’était pas si mal finalement » pour abandonner un projet dont le principal perdant aurait été Google, en raison de sa dépendance aux revenus publicitaires et de sa dominance sur le marché des outils publicitaires en ligne.
- Et de faire endosser en plus la responsabilité de la situation à ces acteurs tiers qui, décidément, n’arrivent pas à s’entendre malgré leurs efforts
Mais, en dépit de ce grandiose numéro d’illusionniste, il s’agit bien d’une décision de Google, qui aurait pu prendre une autre discussion.
Et la responsabilité de l’échec du projet « Privacy Sandbox » est clairement attribuable à Google.
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